Immigration et émigration

L’Irlande, terre d’opportunité ?

Poitiers, Bibliothèques universiraires, Fonds ancien, FD 2237

A – A letter from a gentleman in Ireland to his brother in England.- London : L. Curtiss, 1677

L’Irlande ne fut pas qu’une terre d’émigration mais reçut, au cours des 16e, 17e et 18e siècles, un nombre important d’immigrants depuis des contrées diverses. À la fin du 17e siècle, on nota l’arrivée de familles entières venant de la Hollande et de l’Ouest de l’Angleterre, de même que depuis la France. Ces immigrations étaient principalement motivées par des nécessités économiques (doc. A, p. 10-11). Au 18e siècle, de nombreux Écossais s’installèrent en Irlande afin de développer le commerce du textile. En parallèle, les Huguenots qui tentaient d’échapper à la persécution en France trouvèrent refuge en Irlande au cours de ce siècle.

 

Rêve américain…

Au cours du 17e siècle, l’Irlande servit de réservoir de secours en matière de main-d’œuvre pour les colonies lorsque la source de travailleurs anglais se tarissait, principalement en raison d’améliorations de la qualité de vie en Angleterre, ce grâce à des récoltes fructueuses, une hausse des salaires et une certaine stabilité politique. L’Irlande permettait alors de fournir les colonies en engagés.

 

… ou cauchemar américain ?

Poitiers, Bibliothèques universitaires, Fonds ancien, FD 1047

B  – An Humble address and earnest appeal to those respectable personages in Great-Britain and Ireland, who, by their great and permanent interest in landed property, their liberal education, elevated rank, and enlarged views, are the ablest to judge, and the fittest to decide, whether a connection with, or a separation from the continental colonies of America, be most for the national advantage, and the lasting benefit of these kingdoms. Second edition / Josiah Tucke.- Glocester : printed by R. Raikes : and sold by T. Cadell… ; London, 1775

Cependant, au cours du 18e siècle, plus de 100 000 Irlando-Écossais (Scotch-Irish) quittèrent l’Irlande pour les colonies continentales d’Amérique du Nord, vidant les campagnes irlandaises de leurs habitants, dans l’espoir de trouver de meilleures conditions de vie de l’autre côté de l’Atlantique.

L’attrait des colonies britanniques en Amérique du Nord ainsi qu’aux Antilles, tout comme le recrutement intensif (souvent contre la volonté des recrues) vidait l’Irlande de ses habitants. À l’occasion des débats qui se tinrent à la fois dans le Vieux et le Nouveau Monde à propos des avantages et inconvénients à accorder leur indépendance aux treize colonies nord-américaines, la question de l’émigration depuis l’Angleterre et l’Irlande vers ces colonies était centrale : si l’Angleterre se séparait de ces colonies, alors la population ne souhaiterait plus s’y rendre. « Quel remède proposez-vous pour soigner les gens de cette folie pour l’émigration qui les habite désormais ? Je réponds : une séparation totale de l’Amérique du Nord. Car il est plus que certain que, si séparation il y avait, résider dans les colonies ne serait plus une situation désirable. » (doc. B, p. 67)

Poitiers, Bibliothèques universitaires, Fonds ancien, FD 2164

C – A scheme for supplying industrious men with money to carry on their trades, and for better providing for the poor of Ireland / David Bindon.- Dublin : T. Hume, 1729

Poitiers, Bibliothèques universitaires, Fonds ancien, FD 2015

D – The Political, commercial, and civil, state of Ireland / James Stanier Clarke.- London, 1799

Poitiers, Bibliothèques universitaires, Fonds ancien, FD 549

E – Voyage en Irlande / Arthur Young.- Paris : Moutardier, Cerioux, an VIII

À cela, d’autres répondaient (1729) qu’à moins de travailler à améliorer leurs conditions de vie en Irlande, l’émigration ne cesserait d’augmenter : « Pourquoi tant d’entre eux quittent le pays ? (…) S’ils pouvaient espérer vivre confortablement chez eux, et s’ils ne craignaient pas de tomber dans le besoin comme ils en voient d’autres en souffrir, ils préfèreraient demeurer dans leur pays natal, auprès de leur famille, de leurs amis et connaissances, plutôt que de s’exposer aux risques de longs et dangereux voyages (…) » (doc. C, p. 10-11, et doc. D, p. 42-43). Arthur YOUNG, dans son Voyage en Irlande (doc. E, p. 85-87) consacra une section entière au sujet des ‘Emigrations’ et conclut, dans la même veine, que la pauvreté est la principale cause de l’émigration.

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