Les exportations

Poitiers, Bibliothèques universitaires, Fonds ancien, FD 2378

B – A Scheme to prevent the running of Irish wools to France and Irish Woollen goods to foreign countries by prohibiting the importation of Spanish Wools into Ireland, and permitting the people of Ireland to send their woollen goods to England (not for consumption, but re-exportation) under a duty at importation, to be drawn back on exportation from England to foreign countries.- London : R. Francklin, 1748

Poitiers, Bibliothèques universitaires, Fonds ancien, FD 2380

A – The Substance of the arguments for and against the Bill, for prohibiting the exportation of woollen manufacture from Ireland to Foreign Parts.- London : J. Astwood, 1698

 

Poitiers, Bibliothèques universitaires, Fonds ancien, FD 2180

C – A letter to a member of parliament from a country gentleman, concerning the growth of the wool, and the nature of the woollen trade in Ireland / Hiberno Britannus.- Dublin ; London, s. n., 1732

Dès la fin du 17e siècle, l’Angleterre imposa à l’Irlande non seulement ses lois de navigation communes à toutes ses colonies, mais aussi des lois sur l’importation de la laine qui affectèrent particulièrement le pays (doc. A). Vu l’importance de la laine dans l’économie agraire, il n’est pas surprenant que l’on ait cherché à contourner ces contraintes en exportant illégalement, ‘running’, la marchandise vers la France (doc. B et doc. C).

 

 

Protection de qui ?

Cherchant à protéger le commerce et les manufactures anglais, ces mesures étaient également destinées à mieux contrôler les entrées et sorties afin d’essayer d’équilibrer les comptes publics en évitant que les importations ne dépassassent les exportations. Et pourtant, en Irlande, la situation était plutôt inverse. Les importations étaient encore plus réglementées en ce qui concernait les produits de première nécessité, les matières premières et l’outillage, consommés par les paysans, ouvriers et artisans (irlandais), alors que les produits de luxe (de fabrication anglaise), consommés par l’aristocratie et les gentilshommes (anglais), étaient libres de droits et de réglementation.

 

Importation de produits finis et de nourriture interdite

L’Irlande n’avait le droit d’importer que depuis l’Angleterre le verre et la poterie, de même que le bœuf, le porc et le poisson. Les produits des plantations et îles anglaises de la Caraïbe (sucre, tabac, épices) devaient, avant d’être importés en Irlande, transiter par l’Angleterre, uniquement à bord de navires anglais dont l’équipage devait être composé d’une majorité de marins anglais.

 

Exportations sévèrement contrôlées

Poitiers, Bibliothèques universitaires, Fonds ancien, FD 378

E – The Political anatomy of Ireland / William Petty.- London : D. Brown and W. Rogers, 1691

Poitiers, Bibliothèques universiraires, Fonds ancien, FD 2237

D – A letter from a gentleman in Ireland to his brother in England.- London : L. Curtiss, 1677

De même, l’Irlande ne pouvait pas librement exporter ses produits. L’interdiction d’exporter bœufs et chevaux, les taxes sur l’exportation des produits de la laine de 1698-1699 (doc. A, p. 1, doc. D, p. 10-11 et doc. E, p. 124-125) ou encore l’obligation d’exporter le bœuf irlandais et le canevas pour les voiles vers l’Angleterre uniquement (l’Irlande était alors traitée comme une colonie) détruisirent l’élevage irlandais et l’industrie lainière et mena l’île à une période de dépression économique au début du 18e siècle.

Poitiers, Bibliothèques universitaires, Fonds ancien,,FD 1993

F – Letters concerning the trade and manufactures of Ireland / Lucius Henry O’Brien.- Dublin ; London : S. Bladon, 1785

 

Poitiers, Bibliothèques universitaires, Fonds ancien, FD 2233

G – A compleat system of the revenue of Ireland / Thomas Bacon.- Dublin : R. Reilly, 1737

Certains, comme Lucius O’Brien, préconisèrent une consommation domestique des productions irlandaises afin de mieux nourrir le peuple « affamé » (doc. F, p. 32), tout en admettant l’avantage de garder l’Irlande comme cliente plutôt que rivale (doc. F, p. 54-55), voire source de revenu national avec un système tarifaire très complet (doc. G). La seule exportation permise sans contrainte concernait une matière abondante en Irlande, la main d’œuvre (voir  Immigration et émigration).

 

Concessions accordées

Poitiers, Bibliothèques universitaires, Fonds ancien, FD 1973

H – The arrangements with Ireland considered / George Chalmers.- London : John Stockdale, 1785

De 1775 à 1780, une série de concessions qui permirent à nouveau des exportations irlandaises, y compris de lainages vers les colonies américaines à partir de 1785 (doc. H, p. 4-7), intervint malheureusement un peu tard, au vu de la tournure des événements en Amérique du Nord ; l’industrie de la laine irlandaise n’aurait pas le temps de se réimplanter avant la rupture causée par l’Indépendance américaine et la réimportation d’espèces (or et argent) en Irlande, sommes qui avaient été sorties du pays par les propriétaires absents, et qui faisaient défaut à la circulation de la monnaie.

 

Plaidoyer pour la réunion des deux pays

Poitiers, Bibliothèques universitaires, Fonds ancien, FD 1935

I – An enquiry how far the restrictions laid upon the trade of Ireland by British acts of Parliament, are a benefit or disadvantage to the British dominions in general, and to England in particular / James Caldwell.- London : H. Mugg, 1779

Lors d’une enquête sur les restrictions imposées sur le commerce irlandais par les lois britanniques, Sir James CALDWELL (en dépit de son titre de comte de Milan, il était membre d’une famille protestante d’Ulster, arrivée au début du 17e siècle) affirma que ce qui touchait l’Irlande ne pouvait qu’affecter l’Angleterre, et que le bien-être et la richesse de tous seraient augmentés si l’on rendait ces lois caduques. L’utilisation de ces termes en 1779 n’est pas sans rappeler le préambule de la Déclaration d’indépendance américaine (doc. I, p. 30-37). Unité politique et avantage économique ne pouvaient qu’être liés.

Recherche

Menu principal

Haut de page